LA BALLADE DE LA BOSSUE
Statut : Réservé ( Sérénade de Schubert )
I
Gloire, la bossue,
Faisait, les mains nues,
Le bonheur du village
Le bonheur du village
Avec ses yeux qui,
Comme un bon whisky,
Brillaient de vingt ans d’âge.
Brillaient de vingt ans d’âge.
Quand les gens avaient mal au cœur,
Le sien pouvait guérir.
Le sien pouvait guérir.
Elle répandait en douceur
La joie et le sourire.
La joie et le sourire.
Pont
Un tombeur de femmes,
En voyant son très beau visage,
Déclara sa flamme
Et la demanda en mariage :
II
« Je fonds sous tes yeux,
Je jure devant Dieu,
Pour éloigner les pleurs,
Pour éloigner les pleurs,
D’avoir le repos
Que quand il fait beau
Dans ton âme, mon cœur. »
Dans ton âme, mon cœur. »
Mais il ne tint pas sa promesse :
Vite il a disparu
Vite il a disparu
En voyant que notre princesse
Avait le dos bossu.
Avait le dos bossu.
III
Depuis cette histoire,
La petite Gloire
N’a plus jamais souri.
N’a plus jamais souri.
Au fond de ses yeux,
Deux lacs silencieux
Ont remplacé la vie.
Ont remplacé la vie.
Tout a changé dans le village :
On devint malheureux.
On devint malheureux.
Un soir de pluie, de gros orage,
On sut que même Dieu
Avait les larmes aux yeux.
Pont
On trouva alors
Ce soir-là, échoué sur la grève,
Un frêle petit corps
Sans vie, mais bien plus beau qu’un rêve.
IV
Deux siècles ont passé,
Mais dans la contrée,
Les anciens se souviennent
Les anciens se souviennent
De ce soir maudit
Où Gloire partit
Rejoindre les sirènes.
Rejoindre les sirènes.
Les larmes aux yeux, elle avait dit,
En tombant dans la mer
En tombant dans la mer :
« Mon amour qui m’avait promis
Tout le bonheur sur terre,
Je le croyait sincère. »
Outro
Et cet homme, le parjure,
Ça je vous l’assure,
Hante encore les abords du village,
Près de la plage, les nuits d’orage,
Car même dans la mort,
La bossue pleure encore.
© Minohr, Tous droits réservés
Remarque : Ce texte peut se chanter sur "La Sérénade" de Franz Schubert.
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